Deftones - Saturday Night Wrist (2006)

01 - Hole In The Earth
02 - Rapture
03 - Beware
04 - Cherry Waves
05 - Mein
06 - U,U,D,D,L,R,L,R,A,B,Selct,Start
07 - Xerces
08 - Rats ! Rats ! Rats !
09 - Pink Cellphone
10 - Combat
11 - Kim Dracula
12 - Rivière

Saturday Night Wrist

»  Olaf, le 05 Novembre 2006.Métal  «


L'époque d'"Adrenaline" et "Around The Fur" est belle est bien révolue. Après un "White Pony" annonçant un changement vers une musique plus mélodique et atmosphérique, et un album éponyme qui essayait de se démarquer de façon plutôt foireuse (il faut l'avouer), "Saturday Night Wrist" vient nous prouver que les Deftones sont toujours bel et bien vivants.

Ce nouvel album marque un grand changement de genre. Pas d'affolement, on reconnait toujours leur son, la voix de Chino, et leur style... Ce qui a changé, c'est les compositions, beaucoup plus recherchées, travaillées et pauffinées pour produire une musique plus émotionelle. Du coup, c'est beaucoup moins efficace que par le passé (est-il possible de toute façon d'écrire une chanson plus efficace que "My Own Summer" ?), et beaucoup plus difficile d'approche. Les titres paraissent fades à la première écoute, mais révèlent peu à peu leurs charmes.

Les guitares de Stephen Carpenter sont moins lourdes, moins aggressives, lorgnant parfois vers le post-rock d'un Mogwai (l'instrumentale "U,U,D,D,L,R,L,R,A,B,Selct,Start"), et l'utilisation de la pédale nous offre des sonorités encore jamais entendu chez Deftones ("Xerces"). Le chant est plus maîtrisé, voyageant entre douceur et puissance ("Beware") et fait quelques détours vers une aggressivité hardcoreuse défrisante ("Rapture"). La batterie de Abe a elle aussi évolué, montrant une maîtrise tant dans les passages calmes et aériens (les percussions hallucinantes de "U,U,D,D,L,R,L,R,A,B,Selct,Start") que dans les passages violents ("Rats! Rats! Rats!").

Le trip-hop n'a qu'une petite place dans cet album (ceux qui avaient peur de se retrouver avec un Team-Sleep 2 peuvent se rassurer) avec la désormais habituelle ballade électro-expérimentale étrange ("Pink Cellphone", chanté par une femme à la voix fort captivante). Niveau invités, on retrouve aussi Serj Tankian de System Of A Down au chant sur "Mein", chanson malheureusement assez décevante, pas à la hauteur de l'homme. Le reste évolue entre métal puissant ("Cherry Waves") et ballade lancinate ("Rivière"). L'album est donc très varié, dans la veine des deux précédents, mais réussit le tour de force d'être plus profond et plus homogène.

"Saturday Night Wrist" signe le retour des Deftones. Certes ce n'est pas l'album de l'année, ni le meilleur album du groupe, mais il montre un désir d'évolution, et laisse présager un futur fort intéressant. Reste à dire au revoir aux titres singlesques ("Hole In The Earth" barbante), et Deftones pourra sans mal se hisser parmis les meilleurs groupes métal du moment.

»  7.5/10  «